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L'extrême pauvreté
dans notre village pendant la période
de l'épidémie du choléra en 1854


      En cette année 1854, la commune dut probablement connaître les moments les plus difficiles de son histoire : quoi de plus éprouvant pour une famille que le décès d'un proche?
      Or, la commune dénombra 64 morts uniquement suite à l'épidémie de choléra et ceci en l'espace de deux mois (août et septembre) ! On dénombra également dans la même année une dizaine de morts supplémentaires pour d'autres causes.
On peut noter que de 1852 à 1856, 150 personnes décédèrent dans notre commune : autant de décès chez les hommes que chez les femmes. Mais, bien entendu, ce sont les enfants en bas âge qui étaient les plus vulnérables. Ainsi, lors de l'épidémie de choléra, on constata le décès de 15 enfants de moins de 13 ans. Parmi eux, 4 enfants appartenaient à la même famille : celle d'un berger de la Mutche qui perdit 4 de ses dix enfants âgés de 8 mois, 2 ans, 4 ans et 6 ans. Il est difficile d'imaginer la douleur qu'ont pu ressentir ces parents !

      Secourir les indigents était le souci majeur du conseil municipal de l'époque qui adressa une circulaire au Préfet en ces termes :
      Le secours est nécessaire car les vins sont excessivement chers et de nombreux individus ne peuvent être employés aux travaux, alors que d'autres ne trouvent point de travail.

      Pour expliquer cette phrase, il faut savoir qu'à cette époque, le vin était considéré comme un fortifiant et un moyen pour remettre sur pied un malade affaibli. Ainsi, pour soigner les malades, on dépensait plus d'argent pour le vin que pour les médicaments.
D'ailleurs, je crois que le recours au vin devait être, dans de nombreux cas, le seul moyen utilisé.
Aussi, bien que le conseil, suivi de son Maire, se plaigne au Préfet de la pauvreté de la commune, tous étaient d'accord pour aider d'autres citoyens nécessiteux de la commune.

      Ainsi, l'année d'après, le conseil municipal vota une dépense de 100 francs pour donner du travail aux pauvres valides (faire les chemins ruraux) pendant l'hiver.
Puis ils votèrent une dépense de 150 francs pour le travail des pauvres indigents, afin de collecter les sources en une fontaine publique sur place, en face de l'église.
(Nous reviendrons sur l'histoire de cette fontaine au chapitre 3 page 24).


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