Les anciens ont sûrement
encore en mémoire le temps où les femmes accouchaient
à domicile. Quel événement dans les familles
où on attendait l'arrivée d'un frère ou d'une
soeur! Comme il n'existait pas encore de téléphone il
fallait vite aller chercher la sage-femme.
D'ailleurs, une place lui était réservée dans le
dernier banc de l'église afin qu'elle soit plus près de
la sortie en cas d'urgence !
Au début du 18e siècle, on appelait ces femmes :
les
matrones.
Une définition de l'époque disait : " accoucheuse, femme
forte, sage et vulgaire ". Ce dernier mot de la description est un peu
fort et nous dirons plutôt " femme énergique ".
Elles n'étaient pas nombreuses, avaient souvent plusieurs
villages à faire et devaient se déplacer par tous les
temps, de jour comme de nuit et, bien sûr, presque toujours
à pied.
- La plus ancienne trace de ces matrones est une dame de
Guessling : Élisabeth BLAISE épouse de FABRY Nicolas
qui décéda en 1704. On cite aussi le décès
de Marguerite PHILIPPE, matrone de Guessling en 1727.
- Il y avait également une matrone du nom de Catherine
REHEISS, femme de l'ancien Maire de Guessling Jean ALBRECHT, née
en 1734 et décédée en 1804.
Un document nous apprend que le 15 novembre 1789 est né un
garçon, fils d'un couple de Guessling et baptisé " à
l'instant " par la matrone.
- En 1779 est né un frère du Général
SCHMITZ, mais aucun nom n'a été donné à
l'enfant qui était probablement mort-né.
Il est dit qu'il a été baptisé " sur
l'instant par la matrone Anne-Marie POTE " .
Il faut noter qu'il n'était pas rare que la matrone soit
obligée de baptiser un enfant qui ne devait pas survivre, car
à cette époque, un enfant non baptisé
n'était pas enterré sur le cimetière.
Anne Marie POTE était la fille de Michel POTE et Marguerite
KLEIN, tous deux de Hemering. Elle naquit en 1721, épousa
Nicolas STRIMPFLER en 1745 et décéda en 1792,
âgée de 72 ans.
- On cite une sage femme du nom de Christine DIFFOUR, épouse
de Jacques HOUPPERT.
- Les sages-femmes qui se succédèrent continuellement
causèrent beaucoup de souci à la commune qui croyait
avoir trouvé la solution en 1829 avec Marguerite BRAUN, 27 ans,
née à Guessling et épouse de M. VEBER.
- Apparemment, ce n'était qu'illusion car en 1836 on signale
qu'une sage-femme, Mme Catherine NICOLAY de Maxstadt, vaccina 31
enfants à Guessling, 35 enfants en 1837 et 13 enfants en 1839.