Plainte contre le maire
et son adjoint en 1821
"Séance
extraordinaire du conseil municipal de la commune de
Guessling-Hemering, convoquée par autorisation de Mr le
Préfet du 12 février dernier sous la présidence du
Doyen du Conseil.
Étaient présents : Mrs Nicolas Grimmer, Jean
Hesse, Joseph Grimmer, Jean Thisse, Pierre Thill, François
Seichepine, Jean Dulco, Christophe Grimmer et Nicolas Hesse".
A l'ouverture de la séance,
il a été donné lecture de la plainte portée
par les habitants contre le Maire et l'adjoint de la commune.
Nicolas Hesse, président, à d'abord fait observer au
conseil qu'il fallait délibérer et que chacun donne son
approbation ou son désaccord sur les plaintes portées
contre le Maire et l'adjoint.
La plainte portait sur le fait que
le Maire était cabaretier et que cet état était
préjudiciable pour la commune. En effet, c'est au cabaret que le
Maire réunissait ses conseillers pour prendre des
délibérations donc dans un endroit où il y avait
toujours des buveurs, ce qui rendait le conseil suspect.
Le Maire admit son état de cabaretier et promit qu'il
réunirait le conseil plutôt à la mairie qu'au
cabaret, tout en ajoutant que la commune étant dépourvue
de maison communale, et qu'il fallait bien qu'il rassemble le conseil
chez lui !
Le conseil municipal lui reprocha
également qu'il était fort rare que les circulaires
soient publiées.
Le Maire rétorqua qu'il avait fait publier celles qui
étaient nécessaires.
Dans un troisième point, le
conseil municipal critiqua le maire pour avoir vendu les restes de
prés suivant la dite récolte en argent comptant, ce qui
était préjudiciable pour la commune. Ils étaient
d'avis que cet abus soit supprimé.
Le Maire admit avoir vendu la
récolte des prés en argent comptant, mais s'il les avait
vendus à crédit, "tous n'auraient pas payé et il
n'aurait pas pu les forcer".
Le conseil municipal déclara alors que le Maire avait tort de
vendre les contingents appartenant aux habitants sans leur consentement
et qu'il aurait dû savoir que différents
arrêtés du préfet ont défendu de commencer
cette sorte de chose et donc que s'il ne le savait pas, il fallait
s'informer.
Le Maire nia avoir connaissance de ces arrêtés et affirma
que le conseil lui avait donné procuration pour les vendre.
Les trois conseillers
engagés dans cette affaire, Nicolas Grimmer, Jean Nicolas Hesse
et Pierre Thill, refusèrent de signer car : " ils n'ont
point de plainte contre le Maire "
Le renvoi fut donc approuvé.
Donc tout est bien qui finit bien !
Il est à signaler qu'effectivement, à cette
époque, la mairie en face de l'église n'existait pas
encore. La séance de cette journée eut donc lieu en
séance publique à la maison d'école.