DEUX VILLAGES DISTINCTS EN 1700
DE GUESSLING ET HEMERING
Considérés comme deux villages distincts en 1700, Guessling et Hemerig étaient cependant réunis dans un même combat : avoir un curé bien à eux et ne plus dépendre de la cure de Boustroff !
La défense de cette cause fut passionnante et dura des dizaines d'années avant d'avoir une fin heureuse avec la venue d'un curé pour les deux villages.
Mais, qu'espérait donc Hemering en s'associant à Guessling pour ce combat ?
Croyaient-ils vraiment que si Guessling avait une chance d'avoir son prêtre à part entière, eux-mêmes, gens de Hemering pourraient par la suite également prétendre à avoir leur propre prêtre ?
C'était mal connaître les moines de Saint-Avold qui encaissaient les dîmes mais ne voulaient surtout pas dépenser ces rentrées d'argent pour payer un prêtre supplémentaire.
On peut rappeler qu'à cette époque, Guessling possédait déjà une chapelle sur l'ancien cimetière alors que les croyants de Hemering ne construiront la leur qu'en 1818 car il est fort probable que celle datant de 1341 disparut pendant la guerre de Trente Ans, en 1635.
Toujours est-il que face à des difficultés pratiquement insurmontables, les croyants des deux villages se sont réunis pour vivre une histoire extraordinaire relatée dans des documents uniques que nous traduirons ici.
La seule chose que les villageois répètent depuis des générations est, qu'avant 1700, les croyants devaient se déplacer à pied jusqu'à Boustroff pour assister aux offices.
En fait, de 1700 à 1730, des vicaires virent de Boustroff pour faire des offices à Guessling. Ils étaient une douzaine qu'on appelait « vicaires mobiles ». Les changements constants ne plaisaient guère à la population et les habitants répétaient que sans la présence permanente d'un curé, un malade pourrait mourir sans les sacrements de l'église.
Ce n'est qu'en 1730 que dans notre village fut nommé un vicaire résident à qui on attribua les mêmes fonctions qu'à un curé. Mais l'abbaye de Saint-Avold fut exaspérée face à la réaction des villageois qui réclamaient toujours un Curé à part entière et non un Vicaire !
Il est fort possible qu'un vicaire coûtait alors moins cher qu'un curé !
Une enquête fut ainsi mise en place. D'innombrables témoignages de personnes (probablement choisies par les enquêteurs !) vinrent soutenir la demande des habitants de Guessling et Hemering.
Il est intéressant de noter que certaines personnes interrogées ne parlaient pas le français et que l'on fit appel au curé de Grostenquin, Jacques Colmer, pour traduire, sous serment, leurs témoignages.